CDF : le bon coup de Lattes
21 Mai 2016 | Coupe de France
Finale de la Coupe de France départementale Féminine.
Grâce à un excellent début de match et une Elodie Navarro en état de grâce (26 arrêts), Lattes remporte la première Coupe de France de son histoire : une récompense méritée pour un collectif Héraultais exemplaire cette saison.
Et si cette saison 2015/16 serait l’année sportive des Lattoises ? Après les basketteuses victorieuses de la Coupe de France et championnes de France, c’est au tour des handballeuses de jouer un titre majeur cette saison. Une aventure inédite et forcément historique pour l’équipe Héraultaise tout comme son rival du jour, l’AL Agen Handball. Ce sont d’ailleurs les joueuses de Lattes qui se mettent très vite en évidence côté gauche : l’ailière Andrea Genevois plante les premières banderilles (3-0, 3’). Tout de suite dans le match, les filles de Jean-Michel Claveria prennent les commandes en comptant d’entrée quatre buts d’avance… Il y a déjà le feu côté Agenais, l’entraîneur Lot-et-Garonnais est obligé de prendre son temps mort précocement à la 4ème minute : initiative payante puisqu’Agen ouvre son compteur par Elodie Favretto. Et Alyce Delourtet confirme le mieux-être des rouges à la 8ème minute (5-3).
Plus de mouvements dans le jeu d’attaque Agenais… mais Lattes se montre autrement plus précis dans le jeu de passes : quelques intervalles trouvés et le collectif Héraultais garde la mainmise au tableau d’affichage (7-2, 10’). La double exclusion Lattoise n’enraye même pas la dynamique des Bleues… Elodie Navarro fait ses premières parades et Laureline Amar porte l’avantage à +7 (10-3, 14’). Triple parade remarquée de Navarro au quart d’heure de jeu, Agen bute sans cesse sur le dernier rempart Lot-et-Garonnais (12-5, 18’). Le second temps-mort est demandé par Jacques Vergnes, le coach Agenais tente de remobiliser ses troupes… mais l’ascendant est encore et toujours Lattois. Il faut dire qu’Elodie Navarro réalise une très grande prestation dans sa cage (17 arrêts à 68% de réussite en première mi-temps. « Elodie, Elodie » scande des supporters Lattois qui ne s’y trompent pas. Et l’ambiance monte doucement avant la pause (14-8, 25’). Dans le sillage d’Andréa Genevois, Lattes poursuit son travail de sape et les Bleues de l’Hérault finissent fort ce premier acte. Retard conséquent à la pause pour Agen qui peut tout de même compter sur Ameline Rey pour rester dans la partie (17-12, 36’).
Clameurs chez les supporters rouges lorsque Agen réduit son écart à cinq buts à la 37ème minute. Mais à chaque tentative de réduction du score, les Lattoises savent réagir : Justine Perez permet à son équipe de reprendre un peu plus de marge au tableau d’affichage (21-14, 39’). Aux abords du dernier quart d’heure, on voit mal comment Agen peut revenir dans le match… Et pourtant, l’espoir renaît à la 49ème minute (23-20). Les deux équipes souffrent physiquement sur cette fin de match : Favretto et consorts poussent pour faire plier Lattes… mais c’est encore l’indispensable Andréa Genevois qui douche les attentes Agenaises. +6 à neuf minutes de la sirène, Lattes fait les efforts nécessaires pour préserver son bien. « Allez les Bleues » crient des supporters Lattois de plus en plus confiants. Et ils ont raison car leurs favorites plient définitivement l’affaire à la 55ème minute de jeu. Scène de joie sur le parquet de Bercy, Lattes remporte la Coupe de France pour la première fois de son histoire… une saison exceptionnelle pour le petit poucet du Languedoc. Côté Agenais, la déception de taille mais le collectif du duo Vergnes – Filippi ont fait honneur à leurs couleurs durant cette finale.
Commentaires d'après-match recueillis par Pierre Menjot :
Jean-Michel Claveria, entraîneur de Lattes
« On avait ce beau projet de remonter une équipe avec les jeunes issues de Lattes et Jacou qui avaient été championnes de France avec Jacou en -18. Le club de Lattes nous a accueillis et tout s'est passé parfaitement. C'était un projet ambitieux qui est devenu un conte de fées. Je pense que sur cette finale, le niveau de nos filles a fait la différence, pas mal ont joué le Championnat de France. On a eu un temps faible en deuxième, on pèche un peu physiquement puis on tue le match alors qu'on est en infériorité numérique. Ç'a mis un peu de suspense, c'était une belle finale. »
Elodie Navarro, gardienne de Lattes (ci-dessus)
« En finale, en général, je fais des arrêts (sourire). Cette victoire a une valeur particulière car on a toutes grandi ensemble, puis ont a fait des études et on s'est séparées jusqu'à se retrouver cette saison. Et c'est un rêve qui se réalise. On a été fortes en défense, agressives, c'est vraiment en première mi-temps qu'on gagne le match, ç'a été plus difficile après. En face on les a senti un peu stressées, elles tiraient en première intention et c'est comme ça que j'ai pu prendre le dessus sur elles. »
Damien Filippi, entraîneur d'Agen
« On a été en échec au tir sur cette très bonne gardienne, on l'a mis en valeur. Ensuite on court après le score alors qu'on n'en a pas l'habitude, les joueuses veulent sauver la patrie... Il faut être honnête, c'est une très, très belle gardienne. Pour nos jeunes joueuses, c'est devenu compliqué. Aujourd'hui, il fallait être présents et on a eu du mal à jouer ensemble, on était crispés. A la mi-teps, on s'est dit qu'on pouvait inverser le score, qu'on leur ferait douter en revenant, on a tenté quelque-chose et on a touché ce moment, ils prennent un temps-mort... Je suis très fier des filles, c'est quand même extraordinaire, il faut positiver. Ce qui est dommage, c'est qu'elles ont le sentiment de ne pas avoir montré leur vraie valeur. »
Elodie Favretto, capitaine d'Agen (ci-dessous)
« On loupe complètement notre première mi-temps, si on marque nos contres ce n'est pas le même match. Mais la gardienne nous a mises en échec alors qu'on l'avait analysée, et psychologiquement c'est devenu compliqué quand elle a eu le dessus. En plus il y avait de la pression, tout le monde la ressentait un peu. En deuxième on a les ballons, on fait tout ce qu'il faut pour revenir mais ça ne suffit pas. Cela restera un souvenir quand même, on a joué à Bercy ! On est finalistes et c'est fort quand même. »
Celles sur belle : quart et demi
Côté féminin, Agen a confirmé qu’après avoir éliminé Nafarroa, il était un des collectifs les plus solides de la compétition. Mais si le quart de finale face à Foussay Payre fut assez tranquille, la demi-finale face à Soilly Andilly Margency fut beaucoup plus compliquée et même si le jeu agenais avait la main mise sur le match, il fallait encore arriver à battre une Valérie Birba dans les buts qui allait largement rétablir la parité dans le match. Ne lâchant jamais rien et poussant toujours leurs actions à fond, ses coéquipières vont pousser Agen à la séance de tirs au but. Malheureusement pour elles, les échecs face Stéphanie Gayral vont faire couler à pic les espoirs fous de finale pour elles. Agen sera donc au rendez-vous de la finale, mais le couperet est passé très près de leur tête. Et pour aller au bout, il leur faudra prendre le dessus sur une équipe de Lattes qui s’est bien promenée à Saint Etienne Andrezieux. Vainqueur 21-13 de Marmoutier Saverne, les Héraultaises vont bisser la performance face à Sillans presque aussi sèchement avec un 23-15 bien construit en seconde période. Le duo Mahouy – Genevois à fait le boulot à la marque et Navarro-Vialla a plus qu’assuré dans les buts. A voir maintenant qui saura le mieux gérer ses émotions dans cette finale du matin le 21 mai prochain.
NEWS HANDLINE
Coupe de France départementale féminine : « En 4-5 jours le bus était plein »
« Bien sûr c’est une victoire d’équipe mais nos deux gardiennes ont réalisé une grosse partie avec notamment notre 2e gardienne qui a sorti 4 des 5 jets de 7m de la séance de tirs en fin de match, détaille Frédéric Grava, le secrétaire général de l’AL Agen HB, qui a donc vu son club s’imposer 21-20 face au HB Club Soisy Andilly Margency pour atteindre la finale tant convoitée. L’objectif prioritaire du club est la remontée au niveau régional mais nous avions aussi en tête la Coupe de France. » Organisateur des finales de secteurs, le club agenais a éliminé en huitièmes de finale le tenant du trophée, Nafarroa. Dans leur salle, les supporters avaient bien évidemment apporté leur contribution à ce succès éclatant. « Ils nous ont aussi suivi à la Celles-sur-Belle. En 4-5 jours, le bus était plein. » Le club prépare activement le déplacement à Paris et le défi face aux joueuses du Lattes HB « Je vais appeler les dirigeants de Nafarroa pour connaître leur vécu, à la fois handballistique et en terme d’organisation. » Le club agenais, qui vit la concurrence intense du rugby et du football, espère aussi bénéficier du soutien de la Municipalité pour accompagner la dynamique de cette sympathique formation féminine. La presse régionale fait d’ailleurs largement écho des exploits de l’équipe emmenée par sa capitaine « Yaya ». L’équipe masculine du club, qui évolue également en division départementale, s’est muée en supportrice après son élimination… au 1e tour de l’épreuve.
Les filles de Jacques Vergnes joueront à Berçy le 21 mai prochain. Elles seront opposés à l'équipe de Lattes, venue de l'Hérault
Le 27 mars 2016 restera longtemps gravé dans les mémoires agenaises. Le club a écrit dimanche la plus belle page de son histoire en décrochant pour la première fois un ticket pour la finale de la Coupe de France.
Après à peine deux petites heures de repos, puisqu'elles jouaient le dernier quart de finale, elles étaient de retour sur le terrain pour défier les Franciliennes de Soisy/Andilly/Margency. Un peu plus tôt, celles-ci avaient battu leurs voisines de Chevrières 28-19.Dimanche, dans la salle de Celles-sur-Belle, dans les Deux-Sèvres, les Agenaises ont d'abord vaincu les Vendéennes de Foussais-Payré 28-15 en quarts de finale. Elles aussi étaient invaincues depuis le début de la saison. Mais les Agenaises n'ont pas tremblé pour les écarter. En particulier grâce à une impeccable seconde période au cours de laquelle elles ont inscrit 15 buts, n'en concédant que 8.
Pénalty décisif
Un match que Jacques Vergnes avait mis à profit pour observer un peu ses adversaires. Et visiblement, il a retenu les leçons pour indiquer à ses joueuses comment vaincre. Mais que ce fut dur. Après un début de rencontre impeccable (3-0, 3e), les Agenaises ont été rejointes puis dépassées et larguées (4-8, 12e).
Il a alors fallu des buts de Favretto et Rey notamment pour se refaire, et virer en tête (11-10). En seconde période, l'écart n'excédait jamais deux buts mais on s'acheminait vers un match nul (20-20) quand Pauline Bibe a eu le jet de 7 mètres de la gagne, sur lequel elle n'a pas tremblé.
Les Agenaises pouvaient exulter. Elles verront Bercy le 21 mai prochain pour la finale à Paris, contre les Héraultaises de Lattes.
Adrien Larelle
Une reconnaissance pour l'AL Agen
Les Agenaises iront à Bercy le 21 mai si, aujourd'hui, à Celles-sur-Belle, elles gagnent leur quart et leur demi-finale de Coupe de France. Pour les présidents Frank Rollini et Philippe Lacombe, l'engouement autour de cette aventure est une reconnaissance pour tout le travail effectué à l'Amicale laïque.
Le sympathique duo est arrivé à la tête de la section handball de l'Amicale laïque il y a trois ans. Il compte bien faire encore un mandat. Mais, aujourd'hui, les coprésidents Frank Rollini et Philippe Lacombe ne pensent pas à leur avenir. Ils vivent intensément le présent. Demain, au complexe sportif Celles-sur-Belle, les Agenaises disputeront un quart de finale de la Coupe de France et peut-être une demi-finale. «Nous sommes à deux victoires de jouer une finale à Bercy (l'AccorHotel Arena à Paris) le 21 mai prochain», s'enthousiasme Philippe. «La pression monte mais le groupe semble bien la vivre», confie Frank.
Un minibus et un car
Si le projet du club est surtout de faire revenir rapidement les filles en prénationale, le parcours en Coupe des protégées de Jacques Vergnes met d'ores et déjà l'Amicale sous les feux des projecteurs. Cet éclairage est vécu par les présidents comme une reconnaissance pour ce club de 300 licenciés dont le budget est de 110 000 €. Et au meilleur des moments puisque les demandes de subvention sont toutes fraîches… En attendant, MM. Lacombe et Rollini ont rencontré, il y a une quinzaine de jours, Jean Dionis, le maire d'Agen, et Alain Dupeyron, son adjoint au sport de la ville d'Agen. Ils ont qualifié cet entretien de «positif». Ils ont même été très sensibles à l'aide de la mairie pour obtenir gratuitement un minibus afin de transporter les joueurs et au geste financier pour le car des supporters. Ils ont enfin le sentiment que l'AL Agen, ses 16 équipes, ses nombreuses féminines, son travail dans les quartiers, son investissement dans les manifestations municipales comme le Pruneau Show, est écouté et respecté.
Tout l'engouement né, fin février, au COJC, à Boé, avec les victoires en 16e et en 8e donnent des ailes à l'Amicale qui semble avoir totalement digéré la descente de l'an dernier. Il y a un élan au club, un élan résumé par cette phrase de Benjamin Franklin trouvée sur le site Internet de l'AL Agen : «Il y a bien des manières de ne pas réussir, mais la plus sûre est de ne jamais prendre de risques.»
Le retour de Jacques Vergnes, l'expérience de «Yaya» Favretto
Jouer une finale à Bercy serait tout simplement historique pour l'Amicale laïque Agen même si, pour l'entraîneur Jacques Vergnes et son complice Damien Filippi, l'objectif majeur de la saison est la remontée en excellence régionale. Il n'en demeure pas moins qu'il ne boude pas son plaisir d'être toujours en course dans le cadre de la Coupe de France. Le retour de Jacques Vergnes aux manettes est pour beaucoup dans le succès des Agenaises qui, rappelons-le, sont invaincues depuis le début de la saison. Il a réussi à fédérer et à recréer un groupe. Ce dernier est porté par sa capitaine «Yaya» Favretto (personne ne l'appelle Élodie). À 33 ans, exemplaire sur le terrain, leader des vestiaires, elle est toujours le poumon de l'équipe.
Avec l'expérience de «Yaya», il y a le bras gauche de Graziella Chaudron. Il y a enfin un véritable collectif qui est capable de se transcender.
Le programme
Demain, en quart de finale départementale féminine (niveau pré-régionale), les Agenaises affronteront les Vendéennes de Foussais – Payré au complexe sportif de La Boissière à Celles-sur- Belle dans les Deux-Sèvres. Les amicalistes joueront leur premier match à 14 heures.
L'autre quart de finale entre deux équipes franciliennes, Chevrières et l'entente Soisy, Andilly, Margency est programmé à 12 h 30. La demi-finale se jouera à 17 heures entre les deux vainqueurs.
Pour les Agenaises, il y a, dans ce tirage, une situation aussi favorable que défavorable. Elles pourront observer leurs éventuelles futures adversaires si elles gagnent leur quart. Mais, en cas de succès, elles auront moins de temps de récupération que le vainqueur du derby francilien.
Un groupe de 16 joueuses
Seize Agenaises dont deux - 18 ans (Rosson et Lacombe) seront du voyage : Célia Barrois, Pauline Bibe, Graziella Chaudron, Julie Claustres, Marie Claustres, Alyce Delourtet, Elodie Favretto, Coralie Fetisoi, Manon Fourcaud, Stéphanie Gayral, Amandine Gilard, Stéphanie Jolivet-Filippi, Mathilde Lacombe, Ameline Ray, Justine Rosson, Laure Cuine, Sonia Grava.
Bertrand Chomeil